Wednesday, December 05, 2012

Non mais, en tant que fonctionnaire, j'en ai tu ma claque d'entendre les médias chialer contre les congés de maladie qui me sont accordés? Ya tu quelqu'un qui va finir par leur dire qu'il est pas là, le problème?

Oui, j'accumule beaucoup de congés de maladie dans une année. Pour quelqu'un comme moi qui a une santé de cheval (knock on wood) et qui ne les utilise que très rarement, ça devient vite un nombre indécent. Mais je vous l'ai dit : je ne les utilise que très rarement. Quand j'en ai besoin. Et c'est rassurant de savoir que si j'ai besoin d'un congé à long terme, ce qui arrivera à tout le monde dans une vie, ces congés-là seront là. C'est un avantage extraordinaire, j'en conviens.

Sans doute que les employés du secteur privé prennent moins de congé de maladie. C'est pas étonnant. Il y a des entreprises où prendre congé parce qu'on est malade, c'est mal vu. C'est vraiment mieux, des employés malades qui viennent travailler alors qu'ils ne sont pas en état de le faire? Des employés en épuisement qui viennent travailler parce qu'ils ne pas les moyens de s'arrêter pour reprendre leur souffle?

Le problème, au gouvernement, ce ne sont pas les congés de maladie en tant que tels. Ce sont les gens qui en abusent. Ce sont les gestionnaires qui ferment les yeux sur ces cas-là. Et qui ainsi encouragent les autres à abuser, eux aussi. C'est la culture que la lâcheté des uns et la mollesse des autres crée, le problème.

Alors ne me faites pas croire que la solution consiste à priver les employés comme moi, qui n'abusent pas des congés de maladie, d'un de leurs avantages sociaux. Il faut plutôt commencer par s'attaquer aux gens qui prennent congé sans bonne raison. Quand ça, ç'aura échoué, vous m'en reparlerez....
Tous les matins, j'attends l'autobus avec un homme qui est clairement d'une origine non canadienne. J'ignorais laquelle avant ce matin, puisque nos échanges se limitent généralement à un "bonjour". J'ai eu la réponse ce matin, quand le monsieur en question, voyant la neige qui tombait, m'a raconté qu'il y a eu une importante chute de neige en Afrique du Nord, son pays d'origine, ce qui a causé la mort de 50 personnes.

Au fil de la discussion, je lui ai demandé ce qui avait poussé un Africain à choisir l'Outaouais. Ç'aurait certainement pas été mon premier choix. Il m'a raconté qu'à son arrivée, il n'avait aucune information sur le pays, et s'est installé à Toronto avec sa femme qui ne parlait pas anglais et ses enfants. Un jour, il en a eu assez, et il a voulu vivre en français : il a donc sorti une carte et cherché la ville francophone la plus près de l'Ontario, tout simplement. J'ai trouvé ça amusant.

Il a ajouté qu'il voulait surtout éviter Montréal, car il y a là-bas une importante communauté africaine, et, dans ses mots : "Je ne suis pas venu au Canada pour vivre comme si j'étais chez moi."

Je comprends entièrement les immigrants qui se regroupent en communauté chez nous - je les imiterais sans doute si j'émigrais moi aussi. C'est pour cette raison que j'ai été surprise par cet homme qui, lui, avait dès le départ refusé de rejoindre une telle communauté...

Et je me suis dit qu'il n'est sans doute pas le seul à avoir choisi de s'intégrer entièrement. C'est juste dommage qu'on n'entende pas parler de ces gens-là...